Les villes de Dakar (banlieue), Thiès, Kolda, Kaolack, Fatick et Ziguinchor sont les cibles du projet choisi compte tenu de l’implantation des structures de l’ONG «AFOD» et de leur éloignement relatif (sauf Dakar et Thiès) permettant d’une part, d’agir facilement et de soustraire les enfants des dangers qu’ils encourent, d’autre part, d’exploiter avantageusement les ressources locales telles que l’artisanat, la campagne,… Et également vu leur taux de pauvreté dépassant les 50%.
Pour une bonne mise en œuvre du Programme d’action, «AFOD» utilisera systématiquement et de façon rationnelle les méthodes suivantes, en prenant en compte son expérience auprès des enfants de la rue et les possibilités de synergie avec d’autres acteurs de terrain offertes par les situations locales.
Appui direct aux enfants de la rue
L’action rue
Six moniteurs et monitrices de «AFOD» effectueront des descentes directes et régulières dans la rue pour rencontrer les enfants dans leurs lieux de prédilection, procéder au travail d’approche et de mise en confiance devant aboutir à l’accompagnement et/ou à l’accueil des enfants. Ces actions rue permettront d’identifier les différentes situations de vie des enfants, de retrouver et sensibiliser les enfants de la rue sur les problèmes qu’ils rencontrent et les dangers encourus et de sélectionner les bénéficiaires du présent programme.
L’accueil
Dans ce Centre, les enfants bénéficieront d’une prise en charge articulée autour de l’écoute, de la formation en alphabétisation, de l’orientation scolaire ou professionnelle, la recherche des parents et la médiation familiale, l’appui à l’hygiène et aux soins de santé, l’animation socioculturelle et sportive ainsi que des séances de causeries thématiques pour la réhabilitation et le soutien psychologique. La spécificité « genre » des filles de la rue et la problématique de leur cohabitation avec les garçons, nous amène à penser que la mise en place d’un foyer exclusivement réservée aux filles est d’une impérieuse nécessité dans ce processus d’accueil. De gros efforts seront consentis pour la prise en charge de ces filles. L’expérience a montré que la cohabitation filles/garçons dans une même structure d’accueil n’est pas très pédagogique et l’offre dans ce cadre est très limitée.
La réinsertion familiale
L’un des principaux buts du projet est que les enfants récupérés et encadrés puissent être insérés au plan familial et/ou professionnel. A ce niveau, toutes les démarches nécessaires seront faites en vue de retrouver et rencontrer la famille de l’enfant. Une fois la famille retrouvée et si cela est nécessaire, une procédure de médiation sera adoptée en vue d’un retour harmonieux de l’enfant. En cas de difficultés, des solutions alternatives de réinsertion dans une autre famille seront entreprises d’un commun accord. En cas de besoin et si nécessaire, des structures comme celles de la DESPS, de la DAS, le Centre de la Congrégation à Mbour, de Keur Yaakaaru Jigeen Yi aux Parcelles Assainies, et d’autres structures membres du CO.S.A.E.D seront sollicitées et associées.
Sensibilisation appropriée des parents et des autorités pour une bonne prévention du phénomène.
L’expérience montre que le phénomène des enfants de la rue est souvent alimenté par une inadaptation des enfants au sein de leurs familles en raison de négligence par rapport à leur éducation, des facteurs sociaux tels que les divorces ou les mauvais traitements.
Les parents comme les autorités qui assument la responsabilité de la protection des enfants, sont généralement très peu informés sur les risques et les difficultés vécues par ces derniers dans la rue.
Aussi, il est de ce fait important de développer à leur endroit une large sensibilisation afin de mener des actions préventives pour limiter la présence des enfants dans la rue voire enrayer ce phénomène par des mesures de sauvegarde familiale, éducatives, juridiques et économiques appropriée.